Grand couturier français du XXe et XXIe siècle, l’un des plus célèbres au monde et dont les collections de Haute Couture font partie de l’Histoire.
Yves Mathieu est né à Oran en Algérie le premier août 1936.
Il est choyé par Lucienne et Charles ses parents et est l’aîné de deux sœurs Michelle et Brigitte. Il passe toute sa jeunesse à Oran.
« Il y a deux facettes dans ma jeunesse. J’étais heureux dans ma famille, mais pas à l’école où j’étais maltraité. Peut-être n’avais-je pas tout ce qu’il fallait pour un garçon, je n’étais pas conforme, mon homosexualité sans doute !!! J’ai énormément souffert de la part de mes camarades et lorsque je rentrais chez moi évidemment je me jetais sur mes rêves. »
Dans les magazines de mode de sa mère, il découpe les silhouettes de ses mannequins favoris et les habits de robes et d’accessoires de son invention. Adolescent il dessine ses premiers modèles et imagines la maison de couture de ses rêves; « Yves Mathieu Saint Laurent Haute Couture place Vandôme .»
Un rêve prémonitoire, car 1955 repéré pour la qualité et la virtuosité de ses dessins, il est engagé par Christian Dior. Il quitte définitivement Oran et vient s’installer à Paris. Son influence artistique dans la maison est telle qu’a la mort brutale de Christian Dior en 1957, Yves prend sa succession.
« À 21 ans, je pénétrais dans une sorte de forteresse de célébrités qui devint le piège de ma vie. »
Peu de temps après la présentation de la collection « trapèze », Marie-louise Bousquet, qui est alors représentante du magazine américain Harper’s Bazaar, organise le 3 février 1958 un dîner en l’honneur d’Yves Saint Laurent au restaurant La Cloche D’Or. Pierre Bergé est l’un de ses hôtes triés sur le volet. Il avait assisté le 30 janvier 1958 avec Bernard Buffet, à cette première présentation. Lui aussi a perçu le génie du jeune homme. Ce soir-là, deux personnes de tout premier plan, Pierre Bergé et Yves Saint Laurent se rencontraient.
Peu temps après, il sera appelé pour accomplir son service militaire, et cet épisode de sa vie il le vivra très mal. Maltraité il se retrouve à l’hôpital ne pesant plus que 35 kg et souffrant de troubles cérébraux. Pendant cette hospitalisation Pierre Bergé apprend son licenciement de chez Dior. Ensemble, en 1961, les deux hommes vont fonder leur Maison de Couture.
Yves et Pierre ouvrent leur petite maison de couture au 30 bis rue Spontini à Paris à l’opposé du quartier de la mode. Le tout jeune couturier prépare le premier défilé sous le nom YVES SAINT LAURENT.
« J’étais dans une euphorie totale je savais que j’étais en train de devenir célèbre ».
Une carrière tout entier placée sous le signe de l’audace, il instaure pour les femmes le premier smoking, la saharienne, le tailleur pantalon, les premières transparence, il se sert des codes masculins et il apporte aux femmes le pouvoir tout en préservant leur féminité. Il est le premier à faire défilé des mannequins de couleurs mais il rêves d’habiller toutes les femmes et pas seulement les riches clientes de la Haute Couture.
En 1966 il ouvre sa toutes première boutique « Rive Gauche »à Paris, et il invente le prêt-à-porter. Le prêt-à-porter est un vrai succès commercial et se développe partout dans le monde, pendant douze ans la petite Maison de Couture va grandir et devoir déménager faute d’espace au 5 avenue Marceau lieu mythique de la mode parisienne. Yves Saint Laurent y installe son grand studio et s’entoure de tout ce qu’il aime pour travailler.
Yves Saint Laurent est aussi un fou de peinture, il s’inspire beaucoup de collection de ses peintres favoris, Mondrian, Picasso, Matisse, Van Gogh et Cocteau qu’il a connu les deux dernières années de sa vie. Yves et Pierre deviennent au fils des années de très grands collectionneurs d’art.
Yves Saint Laurent se retrouve serin entouré de beautés, il écoute des airs d’opéra avec son livre préféré entre les mains « À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust, tous les arts le fascine.
« Le cinéma et le théâtre m’ont beaucoup influencés, j’ai créé des costumes de cinéma comme « Belle de jour » de Luis Bruñuel en 1967, « Stravisky» d’Alain Resnais, mais ma première passion c’est le théâtre. J’ai eu la révélation du théâtre à 14 ans avec une tournée à Oran de Jouvet dans « l’École des femmes », ça a été une émotion extraordinaire et d’ailleurs je crois que c’est la plus extraordinaire que j’ai eu de ma vie ».
Yves Saint Laurent va continuer à créer pendant toute sa vie des costumes de théâtre et de music-hall comme se très majestueux costumes champagne rosé pour son amie Zizi Jeanmaire, la célèbre artiste de music-hall.
Son travail pour la Haute Couture et le prêt-à-porter lui prend beaucoup de son temps. À Marrakech il produit des centaines de dessins, beaucoup seront inspirés directement du Maroc.
« C’est la première fois que j’ai commencé à faire beaucoup de couleurs dans mes collections, jusqu’à présent j’étais plutôt noir et blanc et là je dois dire que Marrakech m’a ouvert à la Couture ».
Yves Saint Laurent revient de Marrakech avec dans ses bagages un ensemble de croquis conçu pour un mannequin en particulier. Les croquis sont triés et présentés à ses collaborateurs. Puis chaque chef d’atelier choisira son modèle puis quelques jours après les toiles seront présentées à monsieur Saint Laurent, qui retouche, rectifie, choisit les tissus, les couleurs et les matières pour la fabrication finale. La tension est à son comble jusqu’au dernier moment.
Il travaillera d’arrache-pied jusqu’au 7 janvier 2002 où il annonce lors d’une conférence de presse qu’il met fin à sa carrière. Le 22 janvier suivant, au centre Pompidou, un défilé rétrospectif retrace quarante années de création en plus de 300 modèles, dont sa dernière collection Printemps-été 2002.
Le 1er juin 2008, Saint Laurent s’éteint à son domicile parisien au 55 rue de Babylone dans sa soixante-douzième année des suites d’une longue maladie.
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