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action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/gafaplzx/metiersdart-couture.com/wp-includes/functions.php on line 6114Grande couturière française qui a eu une influence majeure sur la mode du XXe siècle. Créatrice de la Maison Couture Vionnet, elle est l’inventrice de la coupe en biais et du drapé.
Née le 22 juin 1876 à Chilleurs-aux-Bois, Madeleine Vionnet est la fille de Jean Baptiste Abel Vionnet, gendarme puis employé des Douanes et de Marie Rosalie Henriette Gardembois.
En 1881, elle s’installe avec son père nommé receveur d’octroi à Aubervilliers. En 1888, elle entre en apprentissage chez une voisine couturière, femme du garde champêtre.
En 1889, elle est mise à l’atelier qui lui enseigne toutes les techniques de la couture. Elle monte à Paris en 1890, où elle entre comme apprentie chez le couturier Vincent, rue de la Paix.
En 1894, elle épouse Émile Depoutot avec qui elle a une fille, celle-ci meurt en 1896. Le couple ne résistera pas à ce deuil et divorcera.
Alors que nous sommes qu’au XIXe siècle, elle se conduit en féministe en prenant la décision de quitter à la fois son travail, son mari et son pays.
Sous prétexte d’apprendre l’anglais, elle traverse la Manche et est engager comme couturière dans un asile d’aliénés, puis à Londres, chez une couturière de Dover Street, Kate Reily, qui habille les Britanniques de la bonne société en copiant des modèles venus de Paris. Là, Vionnet assimile non seulement la technique des grands tailleurs britanniques, notamment ceux de Savile Row, mais découvre aussi la façon dont les œuvres peuvent être copiées plus ou moins bien sans que personne ne s’en émeuve.
En 1900, fascinée par Isadora Duncan (danseuse américaine à l’inspiration hellénisme) et ses formes libres, elle explore l’art du drapé qu’elle maîtrisera si bien que l’année suivante de retour à Paris, elle est engagée comme première d’atelier dans l’une des plus célèbres maisons de l’époque, celle des sœurs Callot.
« Grâce aux sœurs Callot, dira-t-elle, j’ai pu faire des Rolls-Royce. Sans elles j’aurais fait des Ford ».
Puis c’est au tour de Jacques Doucet de faire appel à elle. C’est chez lui qu’elle supprimera définitivement l’usage du corset dans toutes ses créations, ce qui fut une révolution dans la mode. C’est pourtant à Paul Poiret qu’on attribue cette innovation.
En 1912, devant l’immense succès que ses créations remportent chez Doucet, elle ouvre, au 222 Rue de Rivoli à Paris, sa propre maison où le tout Paris commence à se presser. Elle y invente notamment le manteau de ville.
Deux ans plus tard, la Première Guerre mondiale la contraint à fermer sa maison, mais elle continue à travailler. Les modèles des années 1917 à 1919 sont parmi les plus audacieux qu’elles aient construits.
De 1920 à 1930, elle donnera libre cours à sa passion des fleurs à travers des jupes et surtout des amas de roses en bandeaux, en colliers, en guirlandes, toujours somptueusement parsemées sur des capes ou des cols. À la même époque, l’invention du biais et la façon dont Madeleine Vionnet en défendra la maternité devant les contrefacteurs restent inscrites à tout jamais dans la mémoire de la mode. Elles furent l’occasion d’un historique procès qu’elle gagna. À dater de ce jour, elle mettra au point un système de copyright qui fait encore référence.
« Non seulement, dit-elle, j’appose sur chaque modèle sorti de chez moi ma griffe et un numéro de série mais aussi mon empreinte digitale. Je donne aussi le nom des personnes que j’autorise officiellement à copier mes œuvres à plusieurs exemplaires ». C’est ainsi qu’elle constituera une inestimable collection d’archives où chacun de ses modèles est photographié de face, de dos et de profil.
Dans les années 1920, toute la presse spécialisée la porte aux nues. On voit ses modèles sur la duchesse Sforza, sur madame de Vilmorin femme de lettres française ou sur la danseuse et courtisane Liane De Pougy. Dans le même temps, elle s’installe aux 50 et 52 avenue Montaigne à Paris et collabore à la décoration des Galeries Lafayette dont elle veut faire un temple de la mode.
Plus que des robes, ses créations deviennent de véritables architectures à draper selon un rituel de gestes précis. Elle avait l’habitude de travailler sur un petit mannequin de bois peint sur lequel elle créait toutes ses toiles en modèles réduits. Elle gardera cette célèbre petite figurine dans sa chambre jusqu’à la fin de ses jours et s’en servira pour expliquer aux visiteurs curieux, les différentes étapes de son travail. De plus, cette petite statuette lui permettait de visualiser les formes et les rondeurs des femmes, pour leur proposer des vêtements qui épousaient leur forme, ce qui était une fois de plus révolutionnaire à une époque où les formes étaient sinon cachées, oubliées des autres créateurs.
Bien que n’ayant pas le goût du luxe, elle aimera s’entourer des plus beaux objets de son temps. Sa maison de vacances, la Maison blanche, deviendra un véritable temple du bon goût et de la modernité avec des meubles signés Pierre Chareau, de Jean-Michel Frank, de
Francis Jourdain, de René Herbst ou encore Jean Dunand. Elle prend sa retraite alors qu’elle est au sommet de sa gloire, le jour où commence la Seconde Guerre mondiale.
Au soir de sa vie elle écrira :
« L’important c’est d’arriver à vivre et à travailler tel qu’on est, en pleine vérité, en somme à s’imposer, mais il faut qu’il y ait en soi de quoi le faire. Que de gens s’ignorent toute leur vie et courent après eux-mêmes… Il faut toujours se dépasser pour s’atteindre…Toujours lutter au fond, c’est passionnant… c’est la force de résistance qui soutient le mieux. Elle seule dépend de vous. »
Elle s’éteint à l’âge de 98 ans le 2 mars 1975.