Grande couturière et créatrice de Haute Couture de la première partie du XXe siècle. Elle exercera sous deux appellations distinguant deux maisons de coutures différentes : « Madame Grès » et « Grès ». 

madame Grès
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Jeune fille, Alix Grès est attirée par la danse, la sculpture et également le dessin, mais cristallise l’ensemble de ses dons sur la création de modèles de Haute Couture. 

Cette grande dame de la Haute Couture débute en 1934 sous le nom d’Alix. En 1935 elle est sollicitée pour réaliser les costumes de « La Guerre de Troie n’aura pas lieu », la pièce de théâtre de Jean Giraudoux. Son art du drapé se confirme alors dans la manière dont elle sut habiller le corps des femmes telles des sculptures de marbre. 

madame Grès
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Madame Grès a travaillé une étoffe en jersey de soie qu’elle avait commandée spécialement aux fabricants. Le pli Grès est formé pendant la construction de la robe, puis cousu. Il consiste à réduire un lé de tissu de 280 cm de large à 7 cm par la seule création de multiples plis très serrés. Ses robes drapées d’inspiration antique ont fait sa renommée. C’est un des trois types de plis portant le nom de leur créateur.

madame Grès
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C’est en 1942 qu’elle crée sa propre maison de couture et prend le nom de Madame Grès. Dès lors, sa technique personnelle et son sens de l’harmonie des lignes, n’ont cessé de s’affirmer dans toutes ses créations. Le jersey de soie devient son matériau de prédilection et les robes de Madame Grès fascinent par leurs drapés et leurs lignes pures. Le plus souvent classique, son style est aussi parfois d’inspiration orientale, comme lorsqu’elle a recours par exemple, aux techniques de l’Origami et des pliages japonais.

madame Grès
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Sa réputation devient rapidement internationale et elle crée des tenues pour les plus grands noms de l’élégance comme Greta Garbo, la Begum, Grace Kelly ou Jackie Kennedy. 

madame Grès
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« Silencieuse mais attentive, elle contrôle tout. Fragile d’apparence, elle est habitée d’une énergie farouche. Avec son fin visage dont le vaste front est toujours orné de son turban, et ses yeux dont il ne lui est pas facile d’éteindre la malice, telle est Madame Grès ». 

Décrit par Lucien François, grand chroniqueur de mode.

madame Grès
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Discrète voire secrète, il est parfois difficile de retracer sa carrière. Dans les années 50, elle crée son premier parfum Cabochard, qui fut et reste un véritable succès. Elle créera des tenues de ville, de plage, des robes de cocktail et du soir, dans les matières qu’elle affectionnait tout particulièrement tels des taffetas, des mousselines de soie, des twill, des jersey de laine ou de coton, sans parler de ce fameux jersey de soie fabriqué spécialement pour elle en grande largeur, et dont elle drapait le corps des femmes. 

Ce n’est qu’en 1980 qu’elle lance sa première collection de prêt-à-porter. Peu à peu elle abandonne son empire face aux difficultés et à l’évolution de la mode. Elle cède l’activité de parfumerie en 1982, puis, en 1984, sa maison de couture à Bernard Tapie. 

« Moi, monsieur, je serai dans les musées, vous n’y serez jamais », aurait-elle alors déclaré à l’affairiste. 

Parole prémonitoire : après avoir été exposée au prestigieux Metropolitan de New York, elle est effectivement à nouveau dans un musée, celui de Bourgoin-Jallieu. 

La griffe a finalement été rachetée en 1986 par la maison Jacques Esterel, puis achetée en 1988 au groupe japonais Yagi Tsusho limited qui poursuit la création sous ce nom. 

Elle s’est éteinte en 1993 dans la plus grande discrétion, comme elle avait vécu.

madame Grès
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