Christian Dior avant Dior.

Christian Dior
Christian Dior

Né au sein d’une famille bourgeoise à Granville au cœur d’une famille d’industrielle, Christian Dior est le deuxième de cinq enfants. Sa mère a un tempérament d’artiste et lui donne le goût des belles choses. 

Christian Dior
Christian Dior

En 1910, sa famille s’installe à Paris. À partir des années 1920, il est immergé dans la vie culturelle de la capitale, alors en pleine effervescence. il se lie d’amitié avec quelques artistes, notamment les poètes Max Jacob et de Jean Cocteau, découvre le cinéma expressionniste allemand et passe des heures dans les librairies. Christian Dior visite beaucoup les expositions et les musées et enrichit sa culture visuelle. 

En 1928, esthète et passionné d’art il ouvre une galerie avec le marchand d’art Jacques Bonjean jusqu’en 1931 et une seconde en 1932 avec son ami Pierre Colle. En 1933 ils présentent une exposition dédiée aux surréalismes.

Christian Dior
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« Notre ambition était d’y exposer autour de grands maîtres que nous admirions le plus; Picasso, Braque, Matisse, Dufy, les peintres que nous connaissions personnellement et estimions déjà beaucoup; Christian Bérard, Salvador Dali, Max Jacob, les frères Berman… », explique Christian Dior dans son autobiographie. 

Christian Dior
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Le goût pour l’art inspirera le futur grand couturier. On retrouve ainsi des références au cubisme et à l’impressionnisme dans plusieurs de ses collections et certaines de ses robes porteront de noms d’artistes comme les silhouettes Braque ou Matisse de la collection automne-hiver 1949-1950.

En 1930, son père, victime de mauvaises spéculations contiguës à la grande dépression est ruiné. Sans financement paternel en 1934 la galerie ferme. Doué pour le dessin, Christian Dior se lance alors dans l’illustration et se fait vite remarquer dans le milieu de la mode. Il vend ses premiers dessins de robes et de chapeaux à de grands couturiers. Soutenu par quelques amis artistes, il crée des costumes, en l’occurrence pour le cinéma et le théâtre, habillant notamment Odette Joyeux dans les films « Le Lit à colonnes » de Roland Tual en 1942, « Le Baron Fantôme » de Serge de Poligny ou « Lettres d’amour » de Claude Autant-Lara.  Il fait également le siège des grandes maisons de l’époque, et parvient à faire accepter certains de ses croquis à Nina Ricci, Balenciaga et Schiaparelli. 

Christian Dior
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En 1938, il est engagé comme modéliste chez Robert Pignes le grand couturier et signe trois collections. La seconde guerre mondiale éclate et il se retrouve démobilisé dans le sud de la France pour y rejoindre sa famille. Il revient en 1942 et entre comme assistant styliste chez Lucien Legong, une des plus grandes maisons de couture parisiennes. 

« Lelong, explique-t-il, nous apprit notre métier au milieu des pires restrictions dans la crainte permanente d’une fermeture inopinée. »

Après la guerre, on lui propose alors de reprendre une maison existante, mais il ressent le besoin d’aller au bout de ses rêves et de ses désirs, et de créer la sienne. Sa rencontre avec Marcel Boussac, le magnat de l’industrie textile, sera déterminante. Ils s’associent pour créer la Maison de Couture Christian Dior, qui ouvre le 16 décembre 1946 au 30 avenue Montaigne, qui comprend trois ateliers et se lance alors dans la Haute Couture. 

Christian Dior
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En 1947, l’esthétique qui prévalait était toujours celle de la guerre, le style est austère, Masculin, avec des « carrure de boxeur », des jupes courtes, des souliers à plate-forme, des sacs en bandoulière pratique pour se déplacer à bicyclette. L’époque attend du nouveau dans tous les domaines, y compris celui de l’élégance. Christian Dior réinvente les canons traditionnels de la féminité, avec des épaules douces, une taille fine avec une poitrine soulignée. Son concept de la « Femme-fleur» n’est que légèreté et souplesse. Le couturier veut faire en sorte que les femmes ressemblent à des princesses, qu’elles puissent de nouveau rêver.

Christian Dior
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Le « New Look » est le nom donné en 1947 par la rédactrice en chef du Harper’s Bazaar, Carmel Snow, à la silhouette créée par le couturier Christian Dior, silhouette qui révolutionne les codes de la féminité et de la mode. Le New look est symbolisé par des vestes cintrées aux épaules arrondies, sur des jupes amples sous les genoux.
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Ce qui va marquer les esprits, c’est la femme-fleur et la jupe corolle, qui témoigne de son attrait pour l’impressionnisme. Juste après la libération, alors que les tissus sont toujours rationnés, l’ambition de Christian Dior peut en effet paraître a priori décalée. Créer sa maison à cette époque est téméraire voire audacieux. Mais il apporte une fraîcheur et crée un appel d’air. Son premier défilé, en février 1947, est un succès unique dans le monde de la mode. Le style est alors révolutionnaire et le Newlook est un triomphe, mais aussi un scandale.

Car le tailleur Bar qui, à nos yeux contemporains, apparaît simple et épuré, est pour l’époque d’une extravagance totale. La France n’est pas encore sortie de la pénurie et les jupes plissées de Dior nécessitent énormément de métrages de tissus. La guerre a créé un rapport différent à la féminité. Christian Dior célèbre la beauté la liberté!

Christian Dior
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