Surnommée « ministre des modes » par Marie Antoinette reine de France au XVIIIe, Rose Bertin fut l’une des toutes premières personnalités à inscrire son nom dans l’histoire de la mode et à incarner cette profession

Rose Bertin
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Née le 2 juillet en 1747 à Abbeville, elle est la fille de Nicolas Bertin, cavalier de la maréchaussée d’origine picarde, et de Marie-Marguerite Méquignon, garde-malade. Elle reçut une éducation qui, bien que rudimentaire, lui permit de savoir lire, écrire et compter. La future Mademoiselle Bertin, qui aurait débuté comme « fileuse » dans une manufacture de drap fin, part à Paris dès l’âge de seize ans, pour travailler comme modiste au « Trait Galant », maison de modes réputée, tenue par Mademoiselle Pagelle.

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En 1770, Mademoiselle Bertin ouvre sa propre boutique de mode nommée « Le Grand Mogol » rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris.

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Sa créativité et son sens des affaires font que son activité se développe rapidement et emploie bientôt plus de trente salariées et cent-vingt fournisseurs.

Son style est d’alléger les silhouettes, avec des paniers plus légers et moins encombrants, elle lance la mode champêtre, réalise des robes en mousseline et de grossesse. Sa clientèle est essentiellement aristocratique.

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Le 11 mai 1774, la Duchesse de Chartres présente Rose à Marie Antoinette qui est reine de France depuis un jour ; Louis XV venant de s’éteindre. Elle jouira de la faveur de la jeune reine qui trouvera en elle sa « Ministre des Modes ».

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C’est une période prolifique, un véritable bouillonnement créatif, où les modes se diversifient ; tels la coiffure à la Belle Poule, le pouf aux Sentiments, le chapeau feu l’Opéra, à la Montgolfier  ou encore  à la Philadelphie qui en sont de beaux exemples.

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Le talent de la modiste, son intelligence alliée à une extraordinaire créativité vont contribuer à mettre Paris au premier plan, devenant la capitale de l’élégance. L’aura de la créatrice va bien au-delà de la France, dépassant les frontières et de ce fait toutes les cours d’Europe la réclament.  

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Cette notoriété a aussi un revers. Rose Bertin sera jalousée pour de multiples raisons. D’abord du fait de sa proximité avec la souveraine, n’ayant pas de titre de noblesses, elle est considérée comme une simple fille du peuple. Et en outre, les métiers de conception de mode sont surtout attribués à des hommes à l’époque. Mademoiselle Bertin inaugure avant l’heure ainsi l’ère des créatrices de mode, qui prendra son essor le siècle suivant. Poudrant, malgré cette jalousie, Bertin doit surtout sa réussite à son talent, elle est avant l’heure une entrepreneuse, à l’intérieur d’une époque où ceux sont surtout les hommes qui sont au cœur des métiers de conception de mode. En avant sur son siècle, elle est par son avant-gardisme, celle qui augure l’ère des créatrice des siècles suivants.

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En 1789 malgré la Révolution , qui vint sérieusement contrarier son ascension, Rose Bertin sut faire front en poursuivant ses activités à l’étranger, n’émigrant qu’au dernier moment. Mais hélas à son retour à Paris elle ne retrouva jamais son succès d’antan, car la brune Joséphine n’achetant à la créatrice de la blonde Marie-Antoinette que de simples mouchoirs.

Elle mourut le 21 septembre en 1813, à l’âge de 66 ans.