Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

Elsa Schiaparelli à l’Hôtel de Fontpertuis Place Vendôme
© Ministère de la Culture
Médiathèque du Patrimoine,
Dist. RMN-Grand Palais / François Kollar
 

Née au sein d’une famille d’aristocrates et d’intellectuels d’origine italienne, son enfance fut bercée par la poésie et les arts. Elle publie en 1911 un recueil de poèmes imprégnés de sensualité, marquant ainsi le début de son émancipation. Elle épouse en 1914 le Comte Wilhelm Wendt dont elle fait la connaissance à Londres. Ce mariage ne dura que quelques années mais lors d’un voyage à New York accompagné de son mari elle put rencontrer les artistes d’avant-garde de l’époque, Man Ray, Marcel Duchamp ou encore Edward Steichen, qui inscrivent dans le mouvement Dadaïsme.

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

Retour à Paris
La future créatrice n’ayant aucune formation, se découvre un goût pour la mode après une visite chez Paul Poiret, le plus grand couturier de l’époque. En effet, celui-ci charmée par cette jeune femme aux origines trop modestes pour ses créations mais qui dégage une vraie modernité, accepte qu’elle porte certains de ses modèles. Séduite par cette expérience elle se lance dans la création et confectionne une série de pull trompe-l’œil tricoté main. L’illusion optique de ces pièces rencontrent un succès immédiat, en particulier aux Etats-Unis qui en font un produit star en quelques mois.

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

Elle ouvre ses ateliers, salons et bureaux au 4 rue de la paix à Paris en 1927. La collection de pièces en maille s’étoffe de maillots de bain, de pyjamas de plage et d’accessoires. Les motifs se diversifient: tortues abstraites, squelettes, tatouages de marin… tout comme les couleurs jouant sur les contrastes noir et blanc, noir et tons vifs.

Dès 1929, ses innovations en terme de matières, coupes, détails et accessoires se multiplient : imperméable en laine et soie caoutchoutées, combinaisons à zips apparents (qui seront suivis plus tard de zips de couleur puis de versions multicolores), première robe du soir (une robe portefeuille au décolleté profond), jupe-culotte (qui fera scandale en Angleterre), tailleurs à épaules marqués (ancêtre du power suit), robes du soir noires et blanches réversibles , chapeaux excentriques…

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

© Elsa Schiaparelli portant une jupe-culotte à Londres en 1931.Fox Photos / Getty Images
© Elsa Schiaparelli automne 1931 / photo Man Ray https://www.christies.com/sales/the-personal-collection-of-elsa-schiaparelli-paris-january-2014/horst-man-ray/

En 1932, la Maison de Couture devient « Schiaparelli – Pour le Sport, Pour la Ville, Pour le Soir ». L’année suivante des succursales ouvrent à Londres et New York. La créatrice se lance de nouveaux défis : parfums, achat de l’Hôtel de Fontpertuis Place Vendôme, création d’un imprimé reprenant les articles de presse qui lui sont dédiés.

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

En 1934, elle fut la première créatrice de mode à bénéficier de cet honneur en couverture du magazine américain Time.

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

© Archive de la maison schiaparelli

Elle attire l’intérêt des femmes célèbres au caractère fort : Wallis Simpson, future Duchesse de Windsor (dont le trousseau sera griffé Schiaparelli), Marlene Dietrich, Katharine Hepburn, Lauren Bacall, Gene Tierney, Gala Dali, Marie-Laure de Noailles, Daisy Fellowes, Nusch Eluard (qui porte du Schiaparelli sur son portrait par Pablo Picasso), Arletty, Vivien Leigh, Ginger Rogers, Juliette Gréco, Mae West (pour qui elle dessine la garde-robe de l’un de ses films), et bien d’autres encore.

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli


© Duchesse de Windsor par Cecil Beaton
 
Elle innove en créant des thématiques pour ses collections et leur donne des appellations évocatrices comme « typhon »,« silhouette », « parachute »,« Le Cirque »,« Commedia dell’Arte »,« Païenne »,« Astrologie ».

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

Elle ne s’interdit aucune excentricité et s’inspire à la fois du vestiaire masculin en créant le premier manteau-chemise en 1935, et des œuvres des surréalistes comme celles de Salvador Dali, René Magritte, en confectionnant par exemple des bottines en cuir dont les orteils représentés par des surpiqures, un flacon de parfum pour homme en forme de pipe, des gants en cuir à ongles dorés , un collier en Rhodoïd incrusté d’insectes, tailleurs à poches-tiroirs, chapeau-chaussure, robe imprimée homard, robe-squelette, robe imprimée lambeaux de chair et Jean Cocteau dont les dessins sont déclinés en manteaux, ensembles du soir et bijoux.

Elsa Schiaparelli
Elsa Schiaparelli

En 1937, Elsa lance le parfum « Shocking » et crée la couleur rose Shocking. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle continue de créer dans l’espoir de maintenir son activité, mais part finalement en 1940 pour les Etats-Unis où elle fait une série de conférences sur le thème « Les vêtements et la femme ». Cette même année, à Dallas, Elsa est la première créatrice européenne à recevoir le prix Neiman Marcus.

 
À la fin de la guerre, elle rentre en France, embauche Hubert de Givenchy pour assurer la direction artistique de la boutique.
En 1946, en phase avec les femmes qui voyagent de plus en plus, Elsa fait sensation avec la garde-robe Constellation : 6 robes, 1 manteau réversible, 3 chapeaux pliables, le tout pour moins de 6 kg. Malgré la grève d’une partie des ateliers de Haute Couture, Elsa présente sa collection d’août 1949. Les modèles ne sont pas achevés. On peut noter encore épingles et fils de bâtis. Mais, l’allure jeune, l’audace visible et la robe du soir à soutien-gorge apparent font que le New York Times qualifie la collection de frappante et Newsweek consacre Elsa en couverture.
 
En 1954 Elsa Schiaparelli quitte le monde de la Haute Couture et rédige son autobiographie Schocking Life. Elle meurt dans son sommeil en 1973.

 Source https://www.histoire-immigration.fr/elsa-schiaparelli
Elsa Schiaparelli by George Hoyningen-Huene © Condé Nast Archive/Corbis ; Elsa Schiaparelli © Condé Nast Archive/Corbis : Portrait of Elsa Schiaparelli in her living room by Etienne Drian.